tomber amoureux ce n'est pas l'amour

Extrait du livre «  Le chemin le moins fréquenté »
de Scott Peck
TOMBER AMOUREUX

De toutes les idées fausses qui circulent à propos de l'amour, la plus répandue, et la plus percutante, est que tomber amoureux, c'est l'amour ou du moins, une manifestation de l'amour. Voilà un malentendu convaincant parce que le fait de tomber amoureux est vécu subjectivement de façon très intense comme étant l'expérience de l'amour. Lorsqu'on tombe amoureux, on a tout de suite envie de dire « je t'aime ». Mais deux problèmes sautent aux yeux.
Le premier, c'est que tomber amoureux est une expérience spécifiquement érotique. Nous ne tombons pas amoureux de nos enfants, même si nous les aimons profondément – non plus que de nos amis du même sexe (à moins, bien sûr, que nous n'ayons des tendances homosexuelles), même si nous nourrissons à leur égard des sentiments très affectueux. Nous ne tombons amoureux que lorsque nous sommes, consciemment ou inconsciemment, sexuellement motivés.
Le deuxième problème, c'est qu'être amoureux est inévitablement temporaire : tôt ou tard la passion s'éteint. Cela ne veut pas dire que nous cessons d'aimer, mais simplement que le sentiment d'amour extatique finit toujours par s'estomper. Invariablement, le lune de miel se termine, l'idylle se fane.
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D'une certaine façon, ( mais pas dans tous les domaines), le fait de tomber amoureux est une régression. En nous fondant avec l'être aimé, nous retrouvons l'écho de la relation d'unité vécu avec notre mère lorsque nous étions bébé, ainsi que le sentiment d'omnipotence que nous avons dû abandonner au sortir de l'enfance. Tout paraît possible. Uni avec l'être aimé, nous avons l'impression de pouvoir vaincre tous les obstacles, que notre amour va obliger les forces d'opposition à se soumettre avant de disparaître dans l'obscurité. L'avenir ne sera que lumière. L'irréalité de ces sentiments est, dans son essence, la même que celle de l'enfant de deux ans qui se croit le roi de la famille et du monde, avec un pouvoir illimité.
Mais, tout comme la réalité vient s'imposer et démolir les illusions d'omnipotence de l'enfant de deux ans, elle vient aussi troubler la merveilleuse unité du couple amoureux. Tôt ou tard, en réponse aux problèmes de la vie quotidienne l'individu va se réaffirmer. Il veut faire l'amour, elle n'en a pas envie ; elle voudrait aller au cinéma, pas lui ; il souhaite de l'argent de coté , elle rêve d'un lave-vaisselle ; elle a besoin de parler de son travail, et lui du sien ; ils n'aiment pas leurs amis respectifs...
Alors, chacun de son coté, dans l'intimité de son coeur, prend amèrement conscience qu'il ne fait pas « un » avec l'être aimé qui a et aura toujours ses désirs, ses goûts, son vécu propres et différents des siens. Une par une, petit à petit ou brutalement, les frontières du moi se remettent en place, la passion s'éteint. A nouveau, les amoureux sont des individus séparés. Et c'est à ce moment là qu'ils vont, soit dissoudre les liens qui les unissaient, soit commencer le travail du véritable amour.
En utilisant le mot « véritable », je sous-entends qu'il est faux de croire que nous aimons quand nous tombons amoureux, et le sentiment subjectif d'aimer est alors une illusion. Toutefois, en affirmant que c'est lorsque la passion disparaît que les partenaires peuvent commencer à s'aimer vraiment, je veux dire aussi que le véritable amour ne trouve pas ses racines dans le sentiment d'être amoureux.

Oui c'est tout à fait vrai que l'amour se construit dans la durée, le partage et les goûts communs, le niveau vibratoire semblable et les mêmes aspirations.

En tous cas c'est pour cette raison que les coups de foudre ont des réveils brutaux, quand l'on réalise que l'être aimé ne partage pas nos rêves, nos goûts, nos motivations et qu'il nous culpabilise de ne pas répondre à ses attentes . Quand chacun se rend compte qu'il ne partage pas la même vision de l'univers, la même envie de réalisation, les mêmes amis, c'est qu'il y a un décalage difficile, voir, impossible à combler et qui met le couple en porte à faux . C'est plus sage à chacun de poursuivre son chemin en souhaitant le meilleur à l'autre.

Mais ce coup de coeur quand on tombe amoureux n'est pas du non amour, c'est un formidable espoir de réalisation à 2, de complémentarité de partage sexuels, mais aussi autres que sexuels mais tout aussi épanouissant.
Quand on aime, on est entier, on se donne en totalité sans compter, on est généreux de soi, de son temps, de ses biens...

Toutefois pour que la roue continue à tourner dans le sens du bonheur, il faut la tourner les 2 dans ce même sens sens, en ayant la ferme volonté de tout mettre en oeuvre pour que le couple traverse toutes les difficultés contre vent et marées, avec la ferme volonté d'arriver à bon port ensemble.

Mais si l'homme ou la femme à la barre, change de cap selon le sens du vent, l'amour chevauchera éole pour se volatiliser dans les nuages. L'amour est fragile. Il se cultive, se soigne, il est longanime et bon. Si on le maltraite, c'est qu'on n'est pas en mesure de le vivre, de le créer. Il faut d'abord le cultiver en soi. Avoir l'amour de Soi, pour être épanouis, positif, constructif. Garder vivant l'Amour en soi en désirant le meilleur pour soi et pour le compagnon ou la compagne...
Se détruire ou/et détruire l'autre qui nous aime est une perversion de l'amour.

Aimer est à la fois très simple et pas facile car les souffrances d'enfant et de la vie, nous enferment dans des schémas inconscients de perversion de l'amour. Nous avons vraiment besoin de travailler sur nos schémas inconscients pour se rendre compte du rôle que l'on tient et qui nous atrophie le pouvoir de réaliser l'heureux partenariat de l'amour véritable.
Puissions-nous tous, nous libérer de nos schémas inconscients sclérosants.

Je souhaite à tous de trouver le compagnon ou la compagne qui nous revient de droit divin et de toute éternité: Notre Âme Jumelle. Lumineux partages !